lundi 11 février 2013

L'énigme de la production industrielle française


L'énigme de la production industrielle française 

La production industrielle française de décembre a été publiée ce matin. Cet indicateur reste très important dans le PIB, en poids statistique (12 à 15% du PIB seulement) mais surtout pour son rôle moteur dans l'économie (générant services aux entreprises, salaires et donc consommation, etc.). 

Le chiffre n'est finalement pas si mauvais : -0,1% en décembre 

 " En décembre 2012, la production manufacturière est quasi stable (+0,1 %). La production de l’ensemble de l’industrie est également stable (-0,1 %) "


Lien Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=10&date=20130211

Lien BNP Eco : http://economic-research.bnpparibas.com/Views/DisplayPublicationPDF.aspx?type=document&IdPdf=21684


Ce résultat n'est pas forcément très intuitif, au vu de la reprise de la dégradation de la balance commerciale, des fermetures d'usines et surtout des arrêts temporaires de production dans l'automobile. 
Du coup, un coup d'oeil aux "données brutes", avant corrections statistiques, est intéressant.  


Tout est dans la correction "cvs-cjo" 


cvs : corrigé des variations saisonnières
cjo : corrigé des jours ouvrés


Production industrielle du mois de décembre - Variations mensuelles 




Lien pour vérifier (colonnes BE, CZ et CL1) : http://www.insee.fr/fr/indicateurs/ind10/20130211/series_longues_ipi_201212.xls

Honnêtement, il est assez normal de corriger les chiffres mensuels volatils des variations saisonnières. Le mois de décembre est logiquement souvent redressé à la hausse, au vu des jours fériés et des vacances (rq : en 2009 et 2010, le 25 et le 31/12 tombaient le we). 

Néanmoins, est-il normal de transformer un chiffre de production  automobile de -30% en brut à +5% en corrigé ? La correction est tout de même beaucoup plus forte que les années précédentes ...

Dans la mesure ou les chiffres "bruts" sont publiés, on pourra argumenter que tout un chacun peut se faire son avis ... mais ils pourraient tout de même être affichés avec commentaires pour expliquer un peu le pourquoi des corrections (et pas seulement "planqués" dans des fichiers Excel).

Conclusion : 

Le chiffre de décembre ne veut pas dire grand-chose. Il faut attendre les mois de janvier et février pour savoir si nous sommes juste en stagnation ou si un krach rampant est en cours.
Le PIB français pourrait néanmoins décevoir mercredi (les corrections opérées sont en général moindres). Ma prévision : entre -0,2% et -0,5% sur le T4.  
  

Et aux Etats-Unis  ? 

De même, les "bons chiffres américains" de janvier sont tous corrigés des variations saisonnières.
Malheureusement, les chiffres "bruts" ne sont souvent même pas disponibles (notamment sur les ISM, l'emploi, etc.). Pour moi, on rentre dans une logique de manipulation, mais chacun en pensera ce qu'il veut. 


Exemple de correction saisonnière détaillée : 
(pmi publié par Markit), un des rares chiffres encore détaillé en brut / corrigé








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire